
Dessinée d'une main de maître par Marcello Gandini dont elle porte la signature, la Diablo a néanmoins été retouchée par le centre de style américain de Chrysler qui en a affiné les traits et retouché l'aérodynamique en soufflerie. Pour se donner une idée de ce à quoi aurait dû ressembler la Diablo, il suffit de regarder du côté d'une certaine Cizeta Moroder V16, dont Gandini, par rancune, aurait livré son dessin original destiné à la Diablo. Néanmoins, au final le style de la Diablo est plus agréable que celui de la Cizeta et résiste mieux à l'épreuve du temps et des modes. Il s'en dégage même une impression de puissance et de vitesse encore plus forte. Les lignes très modernes de cette sublissime réalisation oscillent habilement entre démesure américaine et fluidité latine. Un coktail impossible entre l'élégance et la bestialité qui en fait une incontestable réussite esthétique. De l'avis de tous, la Lamborghini Diablo surpasse la Countach dans son style et sans doute aussi la mythique Miura. Seul l'aileron arrière optionnel pouvait à la demande des clients (et contre 30000 FF !) venir rompre l'harmonie de cette ligne époustouflante. D'une aérodynamique parfaite, la Lamborghini Diablo impose le respect et l'admiration. Sa hauteur de pavillon réduite au minimum, sa ceinture de caisse plongeante vers l'aile avant et son capot arrière immense, abrîtant le gros V12 maison respirant par une multitude d'aérations, sont toujours aussi étonnament modernes et séduisants. La partie arrière est assez caractéristique, à commencer par sa largeur hors-norme et son système de refroidissement optimisé par deux radiateurs d'eau derrière les roues arrière, en dessous desquels pointent vers le ciel quatre sorties d'échappement, tels des fusils prêts à tirer... Basée sur une évolution de la Countach, la Lamborghini Diablo n'est pourtant pas aussi moderne qu'il en paraît. Elle en conserve notament le châssis "space-frame" certes avangardiste mais lancé au début des années 70 ! Pourtant à la fin des années 80, les Porsche 959, Ferrari GTO et F40 avaient apporté leur lot de technologie, en limitant leur poids et en augmentant leur rigidité par l'emploi de structures en fibre de carbone. De même, les moteurs turbo-compressés imposaient leur puissance en compétition comme sur le marché des voitures de sport. A l'inverse de cette tendance, la Diablo demeurait fidèle à l'esprit de la Countach et à ses choix techniques, le châssis, la carrosserie en aluminium et surtout son gros V12 en étant juste des évolutions. La Diablo étant plus grande (et large !) que sa devancière, elle pèse donc logiquement plus lourd (+ 130 Kg), accusant honteusement près de 1600 Kg à vide... Ouvrez la porte, ou plutôt laissez là s'élever au rythme des verins hydrauliques. Une fois à l'intérieur - il faut s'y glisser avec un chausse-pied - le pilote est séparé de son passager par un immense tunnel de transmission sur lequel il peut poser son coude et prendre en main un petit levier de vitesse au maniement "camionnesque". Les sièges bien enveloppants adoptent un dessin qui n'est pas sans rappeller ceux de la Ferrari Daytona. A noter qu'on se "couche" plus dans les baquets qu'on ne s'y "assoit" et que les Sparco sont préférables aux Doc Martens pour utiliser convenablement le petit pédalier... Le petit volant en cuir à la jante épaisse tombe idéalement en main, bien près du corps. Devant vos yeux encore ébahis, un combinés d'instrumentation aussi complet qu'inesthétique vous met la pression : compteur jusqu'à 340 Km/h et compte-tours jusqu'à 8500 rotations ! Heureusement (?) ils ne sont pas bien visibles et vous éviteront de culpabiliser en permanence... Enfin, un rapide coup d'oeil dans tout l'habitacle suffit pour constater que la finition n'est guère plus reluisante que dans une Fiat de l'époque (c'est dire !). Mais qu'importe, l'ambiance est ici unique en son genre, à mi-chemin entre la voiture de course et l'avion de chasse !
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